Entre octobre 2013 et février 2015, l'association Regards Citoyens met en place un outil de collecte des déclarations présentes sur la base Transparence-Santé, ainsi que de celles déposées sur les différents sites des ordres avant le lancement du site unique.
Elle publie ces données en libre accès en mars 2015, ainsi qu'une précieuse vision d'ensemble. Les données et analyses sont anonymisées pour respecter un avis de la CNIL.
En janvier 2016, la loi est modifiée pour autoriser la publication des données de la base Transparence-Santé. En mai, elles sont mises à disposition par Etalab sur le site data.gouv.fr.
Cependant, les données brutes sont trop volumineuses pour les logiciels d'analyse grand public tels qu'Excel. De plus, leur médiocre qualité nécessite un important travail de nettoyage.
En pratique, les données ne sont pas exploitables sans compétences en programmation.
De fait, les médias ne profitent pas de cette ouverture pour effectuer des analyses globales sur le lobbying des industries de santé. Le journal Le Monde fait exception, avec l'article Comment l’argent des labos irrigue le monde de la santé, accompagné d'un autre exposant les difficultés techniques rencontrées : Les ratés de la base de données publique Transparence Santé.
Le projet EurosForDocs est né du décalage entre le potentiel de la base Transparence-Santé et son usage limité.
L'objectif prioritaire est de simplifier l'accès aux données existantes, pour servir une large gamme d'utilisateurs et d'usage :
Cette première étape doit démontrer la valeur de la transparence, et le caractère fallacieux de prétendues limites techniques.
Un objectif sous-jacent est de pousser le ministère de la santé à améliorer le dispositif Transparence-Santé ; de la même façon que le projet Dollars for Docs a conduit l'administration à améliorer la restitution des données aux États-Unis
Suite au scandale du Levothyrox, la ministre s'est engagée en septembre 2018 à "sécuriser, moderniser et améliorer l'accessibilité de la base Transparence Santé en adaptant ses fonctionnalités, son ergonomie et l’exploitation des données qui peut en être faite", sans aucune conséquence pratique depuis.
Nous défendons une transparence totale, dans la même logique que l'Ordre des médecins*, ce qui suppose un réel contrôle des déclarations des industriels.
Plus fondamentalement, nous croyons que la transparence seule ne résout rien, et peut au contraire légitimer des pratiques d'influence commerciale sur le système de santé. Nous soutenons toute initiative visant à éliminer cette influence commerciale et retrouver un fonctionnement en faveur de l'intérêt public.
Concrètement, le projet EurosForDocs propose les fonctionnalités suivante :